Lot n°20

[CORRESPONDANCE] - THOURET (Antony) - 1807-1871 - Avocat, écrivain et homme politique français - Ensemble de 3 lettres autographes signées : La 1ère adressée à Charles Gosselin, éditeur de Victor Hugo, le 3 novembre 1832, depuis la prison de St-Waast à Douai : " Monsieur, Dans six semaines, j'aurai terminé un roman en 2 volumes In-8°. Je crois pouvoir penser et dire que ce sera l'un des ouvrages les plus consciencieux qui aient paru depuis Notre Dame de Paris. C'est le fruit d'un travail jour et nuit en prison. [] J'ai des propositions de la part de deux éditeurs de Paris, mais je vous avouerai avec franchise que je tiens à être publié par l'éditeur des oeuvres de Victor Hugo. Je tiens aussi au luxe typographique. [] Eugène Forest qui est en ce moment à Douai pour me voir, et Grandville, nos deux bons amis, me feront deux vignettes très soignées. Veuillez montrer cette lettre à Victor Hugo, j'espère qu'il vous dira de croire à ma franchise []. Cependant je ne vous cache point que je voudrais tirer de cette publication le salaire qu'elle mérite, attendu que je dois réparer par mes travaux l'échec fait à ma fortune par 41 500 f. d'amendes. [] Soyez assez bon en même tems pour dire à M. Victor Hugo, que notre malheureux Demay est monté sur l'échafaud avec courage, qu'il a protesté de son innocence, et que ses dernières paroles ont été pour lui Monsieur Hugo, et pour moi. [] Je désirerais bien que M. Hugo put m'envoyer les deux lettres de Thiers et de lui, nous ne savons ici à quoi attribuer le retard de Marie d'Angleterre. Han d'Islande a été joué avec succès à Douai. " - 3 pages sur 2 feuillets In-4° - Adresse et cachets au verso - Écriture bien lisible à l'encre noire - La 2nde au Général Cavaignac, datée du 25 juin [1848], à propos de la mort de François de Négrier tué à Paris lors des journées de juin : " Cher collègue, La mort de mon brave ami Négrier me navre de douleur. La France perd ses meilleurs généraux, l'assemblée les plus généreux représentants. Nous tous qui admirons votre magnifique conduite dans ces grandes et terribles journées, nous venons vous dire de ne pas exposer vos jours et de les réserver à la reconnaissance de la République. Ancien ami de votre frère, j'ai le droit de vous dire le jour où triomphe cette république pour laquelle est mort Godefroy, conservons-nous notre dernier Cavaignac ! " - 2 pages sur 2 feuillets In-4° - Écriture bien lisible à l'encre noire - On y joint : 1 biographie du Général Cavaignac - Paris ; Plon Frères, 1848 - 1 volume In-16° broché - La 3ème adressée à Dégousée, datée du 26 septembre 1849 : " Cher Degousée, Votre lettre d'invitation m'est arrivée trop tard et j'ai vivement regretté de ne pas avoir assisté à la soirée d'un homme à qui j'ai voué d'amitié la plus profonde. Écrivez moi donc 24 heures à l'avance le jour où vous viendrez me demander à déjeuner à Auteuil. [] et nous causerons de ce 15 mai sur lequel on a écrit tant d'extravagances et à propos duquel on a voulu flétrir le plus honorable, le meilleur de nos amis qui a tenu son siège plus longtemps même qu'il ne le fallait non seulement pour la vie de ses collègues mais aussi pour le salut de la République au dehors [] " - 4 pages sur 2 feuillets In-4° - Écriture bien lisible à 'encre noire - Bon état de l'ensemble.
Provenance : Famille Antony Thouret.

Estimations : 100€ / 150 €