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sam. 12 septembre à 14h30

expo

Vend 11 : 9h-12h / 14h-18h
Sam 12 : 9h-11h

Lot n°75

Rare MEDAILLE DE TABLE DE COMPAGNON DE L'ORDRE DE LA LIBERATION (Brazzaville 1940) décernée au résistant FRANCOIS VALLEE par décret du 4 mai 1944, en bronze patiné, poinçon de la Monnaie de Paris sur la tranche, 67,5 mm de diamètre, avers représentant deux mains jointes brisant des barreaux devant le profil de la République coiffée du bonnet phrygien avec la légende en exergue " DANS L'HONNEUR ET PAR LA VICTOIRE ", croix de Lorraine au revers brisant une croix gammée au sol, devise de l'ordre " PATRIAM SERVANDO VICTORIAM TULIT" et les années "1940-1945 ", attribution frappée sur la tranche " FRANCOIS VALLEE COMPAGNON DE LA LIBERATION 4 - 5 - 44 ", coup sur la tranche, TBE.
L'ORDRE DE LA LIBERATION est un ordre français, créé par le général de Gaulle en 1940 et destiné " à récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'oeuvre de libération de la France et de son Empire " lors de la Seconde Guerre mondiale. C'est le deuxième ordre national français après celui de la Légion d'honneur, et il ne comporte qu'un seul grade. Il est forclos depuis 1946, et seules 1 061 croix ont été accordées, à des personnes, unités militaires et communes, en récompense de hauts-faits accomplis pour la Libération. Ses titulaires ont droit au titre de Compagnon de la Libération.
N.B. : François VALLEE (1912-1944) alias : Jacques André de Lormes - Franck - François - Oscar - Parson - Fernand Vigueron est né en 1912 dans les Côtes d'Armor, il devance l'appel et s'engage au 6e Dragons, à Vincennes, où il fait son service militaire en 1931 et 1932. Libéré, il rentre à la papeterie familiale.
A la mobilisation de 1939, le brigadier-chef Vallée part comme motocycliste au 75e Groupe de Reconnaissance divisionnaire (75e GRDI). Il est fait prisonnier le 17 juin 1940, au cours d'une patrouille hardie devant les positions ennemies, à Pagny-sur-Meuse. Pour cette action il est cité deux fois. Captif des Allemands, il se porte volontaire pour travailler dans une ferme aux environs de Vaucouleurs, d'où il s'évade avec un camarade avant de traverser toute la France, du nord au sud, jusqu'à Toulon. Là, il entre immédiatement en contact avec les éléments gaullistes de la région et cherche à gagner l'Angleterre. En vain.
Après des allées et venues entre Marseille et Toulon, François Vallée trouve moyen d'embarquer et d'accoster à Alger puis de se rendre à Tunis. En avril 1941, il entre dans une organisation, le réseau Mounier, dirigée par le commandant Jean Breuilllac et par Maître Mounier, ayant pour but d'établir un service de renseignements avec les forces britanniques basées à Malte et de saboter les installations ennemies. La partie sabotage est confiée à François Vallée et à son adjoint Henri Gaillot. A deux reprises, de nuit, ils établissent la liaison entre la côte tunisienne et un sous-marin au large. A la gare de Tunis, ils sabotent des locomotives de convois français livrés aux Italiens et destinés à la Tripolitaine. Dans la nuit du 7 au 8 juin 1941, François Vallée part à la nage dans le port de Tunis, muni de bombes à retardement fournies par les Anglais, qu'il arrive à fixer par des aimants sur la coque de deux cargos. Il s'attaque ainsi à l'Achille et au Sirio. Les mines du Sirio sont découvertes à Naples. Quant à L'Achille, la première bombe n'ayant pas fonctionné, François Vallée y pose une nouvelle charge le lendemain ; le cargo coule dans le port de la Goulette avec sa charge de 3 500 tonnes de minerai, obstruant le canal qui mène à Tunis. Quelques jours après, le 23 juin, et malgré la surveillance redoublée de la police, il renouvelle la manoeuvre contre le pétrolier français, la Beauce, vendu aux italiens et devenu la Proserpina. Mais, il est repéré au moment de poser la bombe sur la coque et capturé. Emprisonné, il est rapidement identifié. Il refuse de dire quoi que ce soit sur son organisation et sur ses membres et est condamné à deux ans de détention et à la confiscation de tous ses biens comme son camarade Henri Gaillot arrêté peu de temps après lui. Ils sont internés au camp de Teboursouk dans le sud tunisien dans des conditions de détention très pénibles. Au moment du débarquement allié en Afrique du Nord, le 8 novembre 1942, alors que les Allemands envahissent la Tunisie, le commandant du camp accepte de transférer Vallée en Algérie. Rapidement libéré, il entre en contact à Alger avec des résistants gaullistes et décide alors de partir pour Londres où il parvient, via Gibraltar, en février 1943 en compagnie de Gaillot. En Angleterre, où il est en relation étroite avec l'Intelligence Service et les services du colonel Buckmaster, chef de la section F du Special Operations Executive (SOE), il subit un entraînement de plusieurs semaines, près de Londres puis en Ecosse.
François Vallée est parachuté en France le 17 juin 1943 en Ille-et-Vilaine. Sous le nom d'Oscar puis de Franck, le capitaine François Vallée s'installe à Rennes et prend contact avec la résistance pour organiser un réseau structuré, le réseau "Oscar-Parson" (Buckmaster), qui doit s'étendre de Saint-Malo à Nantes avec pour but d'aider les alliés à isoler la Bretagne du reste du système défensif allemand au moment du jour "J". Il dresse le schéma de l'organisation générale du secteur (Rennes, Vitré, Saint-Malo, Dinard, Hédé, Messac, Martigné-Ferchaud...) et indique la mission dont il est chargé : Equipement en armes, munitions et explosifs des groupes de résistance localisés en Ille-et-Vilaine, avec possibilité d'extension aux départements limitrophes, entraînement paramilitaire de ces groupes et désorganisation des communications générales de l'ennemi et isolement des bases principales : Brest, Lorient, Saint-Nazaire. Les premiers parachutages commencent en juillet 1943. "Oscar" recevra une trentaine de tonnes d'armes et d'explosifs par parachutage et recrutera environ 2 000 hommes. Le réseau aide également les réfractaires au STO, transmet des renseignements importants à Londres et porte secours aux aviateurs alliés abattus dans la région. Mais l'organisation cesse d'exister au début de 1944, à la suite de plusieurs arrestations effectuées par la Gestapo. Sur le point d'être pris à son domicile, François Vallée parvient, grâce à sa logeuse, à s'échapper par les toits et à gagner Paris où il reste en liaison avec les rescapés du réseau. Traqué à nouveau, il se cache avec son frère Robert, devenu son secrétaire, et cherche à regagner Londres au plus vite. Mais, dénoncé aux Allemands, alors qu'il doit prendre un train à la gare de Lyon, il est arrêté par la Gestapo début février 1944, avec Henri Gaillot et Robert qui sera déporté au camp de Dora d'où il ne reviendra pas.
Interné à la prison de Fresnes, il est transféré en juin 1944 en Basse-Silésie, dans la prison de Rawicz, avec un groupe de 17 officiers alliés de la section F (France) du SOE et Henri Gaillot. Sur ordre d'Himmler, les officiers sont condamnés à mort et transportés en camion au camp de concentration de Gross Rosen où ils sont fusillés à une date inconnue, vraisemblablement en août-septembre 1944.
" Chevalier de la Légion d'Honneur
" Compagnon de la Libération - décret du 4 mai 1944
" Croix de Guerre 39/45 avec palme
" Médaille de la Résistance avec rosette
" Médaille des Evadés
" Médaille des Blessés
" Military Cross (GB)
(Sources : Musée de l'Ordre de la Libération)

Adjugé 1 400 € marteau