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vente

sam. 26 février à 14h00

expo

La veille de 9hà 12h et de 14h à 18h
& le matin de la vente de 9h à 11h

Lot n°200

Piano-forte viennois à queue construit vers 1810 - 1815 signé "Stephan/ Tsitary/ in Wien" sur une plaque rectangulaire en verre opalin dépoli, au-dessus du clavier. La caisse est plaquée d'acajou de Cuba, à orientation verticale. Elle est portée sur quatre pieds en fuseau, dont les hauts et les sabots sont en forme de caryatides masculins sculptés et dorés à la feuille. Elle est ornée par des pilastres au-dessus des pieds, encadrant des appliques à motifs de feuillages, sculptés en bois et doré à la feuille, sur fond peint. Des étroites bandes en laiton moletées et dorées ornent le bas de la caisse et les chants du couvercle. L'intérieur du grand couvercle et les parois internes de la caisse qui se trouvent dessous sont plaqués en bois clair (aulne ou érable?). Deux abattants et un portillon sont articulés sur le grand couvercle.

Le clavier de six octaves FF-f3 (Fa-fa) est plaqué en ivoire, avec des frontons en os et des dièses en poirier noirci plaqué d'ébène. Son pourtour plaqué en acajou comporte une plage centrale qui porte l'étiquette en verre du facteur, flanquée de larges réserves à fond peint dans lesquelles se trouvent des vigoureuses arabesques de feuilles sculptées et dorées. Les joues du clavier sont traitées de la même façon. La plaque en verre est fêlée et en partie lacunaire; la signature se trouve à gauche et la partie droite est ornée avec une charmante esquisse en traits noirs, rehaussée de rouge et d'ocre, d'une jeune femme couchée, le coude sur un tambour basque et tenant une lyre et une couronne de laurier dans sa main droite.

Un pédalier comportant deux montants droits, légèrement en fuseau et terminés en bas par des pieds d'homme sculptés et dorés, porte une seule pédale. Il est vissé sous le fond du piano. Sa forme est pour le moins inhabituelle pour ce genre d'instrument (les pédales étant généralement portées par une entretoise en forme de cornes de boeuf qui relie les pieds avant de l'instrument, avec une lyre sculptée placée au centre). Un pupitre de piano droit du fin XIXe est vissé sur le dessus du sommier.

La caisse comporte de nombreux accidents, réparations et manques; les parties sculptées, surtout les pieds, sont assez abîmées et elles ont été reprises avec une peinture de bronze.

Dimensions:
Longueur totale : 222 cm.
Largeur en façade : 116 cm.
Profondeur de la caisse : 32 cm.
Hauteur fermé : 86.5 cm.

Deux cordes par note FF-bb1 (42 notes) trois cordes b1-f4 (31 notes). Le chevalet est divisé dans les graves entre G et G#.

Les parties sonores et mécaniques de l'instrument ont subi de réparations importantes au XXe siècle, sans doute dans les années 1950 ou 1960. La table d'harmonie a été remplacée, probablement en gardant les chevalets d'origine teintés en noir, mais en leur décapant les côtés, laissant apparaître le bois clair. L'orientation du fil du bois de la table, presque perpendiculaire à l'échine, est inhabituelle et plutôt typique de pianos plus récents. Le sillet a visiblement été déplacé et pourrait aussi avoir été décapé de sa teinte noire. Les chevilles d'accord d'origine ont été remplacées par des grosses chevilles modernes. Le sommier d'accroche est nouveau.

Une partie des plaquettes du clavier ont été remplacées. Les marteaux et leurs tiges dans la mécanique viennoise ont été remplacés par des nouveaux éléments aux dimensions plus importantes; les marteaux sont garnis en feutre plutôt qu'en peau. La mécanique des étouffoirs est pour la plupart nouvelle (seuls le guide inférieur et les lève-étouffoirs sur les touches sont d'origine) et elle n'est pas conforme aux modèles d'époque.

L'instrument avait à l'origine des mécanismes et des pédales et/ou de genouillères (dont certains peut-être fonctionnant en tandem) pour les jeux de :
- Forte (qui soulève les étouffoirs)
- Moderator (sourdine; des languettes en étoffe de laine sont interposées entre les marteaux et les cordes)
- Una corda (translation du clavier)
- Fagott (basson) (un rouleau de papier qui frétille contre les cordes graves),
- Harfenzug (jeu de luth, qui étouffe partiellement les cordes)
et peut-être de oMusique turque (grosse caisse, cymbale et clochettes).

Le seul qui subsiste est le jeu de Forte, mais son mécanisme sous le fond du piano a été remplacé par un nouveau système modifié. Le fond du piano a été peint en noir, ce qui rend difficilement lisible les traces des mécanismes d'origine.

Stephan Tsitary ou Tschitary a une activité constatée à Vienne entre 1808-1816; il reçoit sa licence (Befugnis) en 1810 et il vit au 23, Mariahilfstrasse entre 1812-1816. Le style de cet instrument est très proche des ceux fabriqués par son voisin de rue, le grand facteur Johann Fritz. D'ailleurs, la plaque de nom peint sur verre ressemble fort à celles de Fritz et elle est peut-être décorée par le même artiste.

De nombreux instruments viennois ont été rapportés à cet époque par des familles d'Émigrés de retour en France.

Condition : nombreuses rayures, manques au placage, un pied présentant un jeu important, accidents aux cordes, certaines touches jaunies, restauration à prévoir.


* Expert : Mr. Christopher Clarke.


Adjugé 4 050 € marteau